Là où ton coeur : Episode 11

Episode 11

Guillaume : Bon ... Tu es prêt ?
Nicolas : C'est sympa d'avoir accepté de t'entraîner avec moi ... Après tout ce que je t'ai dit.
Guillaume : Je ne vais pas refuser. On progresse tous les deux. Et puis, ce que tu m'as dit, je m'en fous ! Je ne suis pas rancunier hein ...
Nicolas : C'est cool ...
Guillaume : Et puis, Paul sera content. Tu vas t'inscrire au club finalement ? Avec moi ?
Nicolas : Je sais pas si je suis prêt encore.
Guillaume : Il faut que je te supplie à genoux ?
Nicolas : Vas-y essaie. Ca me plairait d'avoir une espèce de lavette à mes pieds ...
Guillaume : Tu es atteint du syndrôme Gille de La Tourette ou quoi ?
Nicolas : Pourquoi ?
Guillaume : Tu as encore été désagréable.
Nicolas (riant) : Ben faudra t'y faire.
Guillaume : Punaise, moi qui espérait qu'on deviendrait amis ...
Nicolas : Ou pas. Allez, passe moi la balle.
Guillaume : Quelqu'un a la clé ?
Nicolas : Non, personne. Même mes parents ... (la voix brisée) ne l'avaient pas.
Guillaume : Tu as toujours été comme ça ?
Nicolas : ...
Guillaume : Désolé, vieux. Tiens, voilà ta soeur.
Nicolas (relevant la tête) : A cette heure ci ?
Guillaume : Il est presque 17 heures...
Nicolas: Déjà ? Mon dieu, j'avais rendez vous avec Sandrinne, je dois me dépêcher ! Désolé, mon pote, on se verra demain.
Guillaume : Mais ...


Sandrine : C'est vachement sympa de m'avoir invitée, Nicolas. Le Disco in town est très réputé, on y trouve tous les jeunes de la ville.
Nicolas : C'est pas mal, pour une sortie.
Sandrine: Je suis contente d'avoir l'occasion de te connaître un peu mieux.
Nicolas (pensif) : Oui ...
Sandrine : C'est bizarre quand même ...
Nicolas : Quoi ?
Sandrine : Et bien, toi, au lycée, tu n'es pas le même qu'ici. Tu es tellement sauvage parfois.
Nicolas : J'ai pas eu une vie facile.
Sandrine : Oui, on sait ...
Nicolas : Tout le monde le sait ?
Sandrine : Oh, oui, presque sans doute. Ta sœur a beaucoup parlé.
Nicolas (sifflant) : La peste ! (se reprenant) Mais bon, on est pas là pour parler de moi. On est là pour s'amuser, c'est ce que tu voulais n'est ce pas ?
Sandrine (surprise) : Oh, euh, oui, évidemment ...
Nicolas (se lève) : Allez, on va danser.
Sandrine : Tu aimes ça ?
Nicolas : Non, pas vraiment. Mais si ça peut te faire plaisir ...
Sandrine : On rame hein ?
Nicolas : Pourquoi ? Pour la discussion ? Oui, on n'a rien à se dire.
Sandrine : Je suis désolée.
Nicolas : T'as pas à l'être. C'est moi. Je n'ai jamais rien à dire à personne. On se prend tellement de claques après.
Sandrine : Mais moi, tu pouvais me faire confiance tu sais ...
Nicolas : Ca, j'en doute ...


Sarah : Salut Cécile !
Cécile : Oh, Sarah, je suis contente de te voir !
Sarah : Qu'est ce que tu faisais là, toute seule ?
Cécile : Je réfléchissais, à mon avenir.
Sarah : Déjà ? Tu sais qu'on est seulement au début de l'année ?
Cécile : Il n'est jamais trop tôt pour commencer ...
Sarah : Ca te préoccupe beaucoup j'ai l'impression ...
Cécile : On m'a proposé quelque chose, je ne sais pas si je dois accepter.
Sarah : Tu veux m'en parler ?
Cécile : Pas tout de suite. Tu as raison, nous sommes juste au début de l'année, j'ai tout mon temps.
Sarah : Tu savais que mon frère avait accepté d'aller jouer avec ton frère, en plus de l'école de Paul ?
Cécile : C'est vrai ? Il ne m'a rien dit.
Sarah : Je les ais vus, hier, se parler. Il va rentrer au club. Il va faire son premier match la semaine prochaine.
Cécile : Ca change tout ... Peut être ...
Sarah : Tout le lycée est déjà au courant. Tu vois qui est Damien ?
Cécile : Damien ? Le damien de notre classe ?
Sarah : Oui, il est venu me féliciter. Il ne peut pas jouer, à cause de sa hanche, mais il a décidé de monter le club de supporters.
Cécile : Il n'y en avait pas déjà un ?
Sarah : Moribond ! Il fait circuler des tracts pour inciter les élèves à s'inscrire !
Cécile : Il ne m'en a pas parlé, à moi...
Sarah : Ce n'est qu'une question de jour ! Après tout, ton frère est dans l'équipe aussi !


Nicolas : Je suis désolée de vous déranger, mais j'avais besoin de vous parler.
Paul : Mais voyons mon garçon, tu peux toujours me demander, si quelque chose ne va pas. C'est l'idée de jouer officiellement qui te tracasse ?
Nicolas : Comment le savez vous ?
Paul : Une intuition.
Nicolas : Je me sens coupable en fait.
Paul : Quoi ? Pourquoi ?
Nicolas : Vis à vis de vous. Je suis dans votre centre, mais je vais jouer pour le quartier et ...
Paul : Et quoi ? Moi, mon objectif, c'est de te lancer, de te faire progresser, tu aurais du jouer pour le centre, mais tu vas jouer au niveau au dessus. Je suis fier de toi.
Nicolas : Non ! Non, non, non, et non ! Il n'y a pas à être fier de moi ! Je n'ai rien fait encore !
Paul : Il y a quelques mois, n'oublie pas, tu ne voulais même pas aller sur un terrain !
Nicolas : Et alors ? Prouver sa valeur, c'est juste ... C'est juste ...
Paul : C'est juste quoi ?
Nicolas : C'est aller au plus haut niveau.
Paul : Rien que ça ! Si tout le monde avait ton raisonnement, il y aurait beaucoup plus de suicidés !
Nicolas : Je ne me contenterais pas de rester au niveau du quartier, ni même de la ville. Je ne l'admettrais pas. Ce serait trop médiocre.
Paul : Trop médiocre pour quoi ?
Nicolas : Pour mes capacités. Je m'en rends compte, quand je joue avec les autres, que j'apprends les techniques deux fois plus vite qu'eux. Que je courre plus vite. Que j'ai une meilleure vision du jeu, que j'ai beaucoup plus souvent la bonne réaction.
Paul : Nicolas, fais moi plaisir, ne prends pas trop vite la grosse tête.
Nicolas (souriant) : Pour ça ...
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