Robert Thefirst : Episode 21

Et l'amour est là ... 

Quelques jours plus tard, je suis tombée sur Nicolas en allant en cours.
  •       Salut.
  •       Salut.
  •   Tu m'as impressionné l'autre jour à la guitare, et j'ai eu envie de te revoir.
  •       Oh, et bien, ça me fait plaisir de te revoir.
Bien que nous ayons discuté pendant deux heures, je ne m'attendais pas à le revoir si vite, et encore moins le revoir tout court. Je me sentais comme sur un petit nuage.
  •       Alors ? Comment vas-tu ?
  •       Je vais bien.
C'était terrible. Je ne trouvais à lui dire que des banalités. Je n'arrivais pas à me concentrer sur autre chose que ce que je ressentais. J'appelais Aline au secours intérieurement, si elle avait été là, elle aurait su comment réagir. Je le sentais tout de même gêné lui aussi. Si c'est ça être amoureux, dieu me préserve de l'être souvent.
  •       Je me demandais…
  •       Oui ? Qu'y a t il ?
  •       Et bien accepterais-tu d'aller boire un verre au centre ville un de ces quatre ? Ou au cinéma ?
  •       Serais-ce une invitation ?
  •       Cela y ressemble en effet.
YOUPI ! Le garçon de mes rêves m'avait invité à sortir avec lui ! A ce moment là, je me suis sentie invulnérable. Après tout, quoi qu'il puisse m'arriver ultérieurement, j'aurais la force de tout affronter, j'avais auprès de moi quelqu'un qui m'aimait.
Nous nous sommes retrouvés dès le lendemain au parc municipal de la ville. Nous avons discuté pendant longtemps, de tout et de rien. Je me sentais vraiment en confiance.
  •   Nicolas, est ce que le physique est important pour toi ?
  •   Et bien, pour être franc, oui, un peu. Mais je te trouve très mignonne tu sais.
  •   Oui, et moi je te trouve … très à mon goût !
  •   Waouh, ça a le mérite d'être direct !
Je rougissais ! Je ne savais pas ce qui m'avait pris de lui sortir ça comme ça, tout de go ! Heureusement, il l'avait bien pris et en riait.
  • C'est ça qui me plait chez toi Marguerite. Tu es toujours super franche ! Et puis, ce que tu m'as dit, ça me fait plaisir, vraiment.
  •   Oui …
Je n'ai plus rien dit. Je pensais que j'allais faire un arrêt cardiaque tellement mon cœur s'emballait de le savoir si près. Puis il s'est penché vers moi.
  •       Marguerite…
  •       ….
Il m'a embrassé. Je n'ai pas bougé. J'ai fermé les yeux, et je me suis envolée au pays des merveilles.
La journée a passé très vite, il a fallu nous séparer, le soir tombait. Je me sentais triste. Si seulement toutes les journées pouvaient être aussi agréables. Je suis rentrée à la résidence, Aline m'attendait.
Elle s'empressa de me demander comment s'était passée ma journée. J'étais sur mon petit nuage, et je ne répondais à ses questions que par oui ou par non. Lassée, elle s'en alla, non sans m'extorquer la promesse de tout lui raconter. Ce que je fis dès le lendemain.
  •   Aline ? C'est moi !
  • Mag ! Enfin ! Je sais que tu es très amoureuse, mais quand même, j'ai l'impression que tu m'oublies un peu en ce moment. Alors, comment il est ce Nicolas ?
  • Oh, il est génial. Tendre, gentil, doux, sincère, l'homme idéal quoi !
  • T'es amoureuse quoi. Et à part ça ?
  •   Et bien, il n'a aucun défaut.
  •   Mais encore …
Je n'avais pas réalisé que son ton exprimait de l'amertume, et je lui parlais encore et toujours de ce beau blond, de notre fabuleuse journée, de son baiser, de notre promesse de se voir souvent, et j'avais presque envie de magouiller via la société secrète pour le faire venir dans ma résidence. Je me suis arrêtée. Aline ne m'écoutait plus.
  •   Qu'est ce qu'il y a ? Aline ?
  •   …
J'entendais de drôles de bruits.
  •   Aline ?
  •   …
  •   Tu pleures ?
  • Mag, je t'aime beaucoup tu le sais, mais, enfin, moi j'ai beau accumuler les conquêtes, aucun garçon ne m'aimera comme Nicolas t'aime toi.
Je n'ai pas su quoi dire. Je n'avais pas détecté son désarroi, je me sentais impuissante, et surtout, je ne pouvais rien faire. J'ai simplement décidé de me taire et de l'écouter.
Le lendemain, je reçus une lettre de mon père.
" Marguerite chérie, comment vas-tu ? Nous ça va. Nous préparons activement le départ d'Agathe à l'université. Ta mère a reçu une prime de 50000 simflouz pour son travail en tant que chercheuse gouvernementale. Nous en avons profité pour agrandir la maison. C'est ce qu'il faut si tu reviens vivre avec nous et avec ton futur mari. Car nous ne doutons pas que ce sera ton vœu le plus cher. Nous pensons qu'il est plus sage ainsi que tu restes auprès de nous, pour le plus longtemps possible. "
Je reposais la lettre et regardais droit devant moi. Je m'interrogeais. En relisant la lettre encore et encore, je me disais qu'il y avait quelque chose de bizarre dans ce que me disait mon père. N'y tenant plus, je me suis levée, et je me suis dirigée vers le téléphone.
  •       Papa ?
  •       Marguerite chérie.
  •       J'ai bien reçu ta lettre.
  •   Elle t'a plu ? J'ai essayé d'être le plus convaincant possible !
  •       Convaincant ? Mais pourquoi ?
  •       Pour te demander de revenir t'installer avec nous à l'issue de tes études !
  •   Mais pourquoi avoir changé d'avis ? Pourquoi ? Il n'était pas question de cela autrefois !
  •     Marguerite, nous avons sans doute, ta mère et moi, des motivations qui te paraîtront bizarre, mais la seule chose que je puisse te dire, c'est qu'il nous semble important, à nous, que tu reviennes vivre.
  •       Tu ne veux pas m'expliquer ?
  •     Pas maintenant. Tu me prendrais pour un vieux fou.
Je reposais le combiné. Je n'en croyais pas mes oreilles.
Mais le lendemain soir, tout ça avait disparu de ma mémoire. Je sortais avec Nicolas, je ne voulais pas que quoi que ce soit nuise à ma relation avec lui. J'avais décidé de lui sortir le grand jeu. Je voulais être la plus belle, qu'il ne regarde que moi. J'étais allée chez le coiffeur tout l'après midi. Toutes les coiffures qu'il m'avait proposées ne me convenaient pas. Au final, il m'a juste fait une légère teinte de mes cheveux, et j'avais passé ensuite le soir deux heures à essayer de trouver une coiffure qui ne me rendait pas trop laide. En me contemplant dans le miroir, je me suis sentie fatiguée. Mais pas une fatigue physique, non, non, plutôt morale. Je me posais des questions existentielles. Du genre  " est ce bien nécessaire de faire tout cela pour un garçon ? ". Bon d'accord, ce garçon c'était Nicolas, et, je l'avoue, je me voyais déjà mariée avec lui. Si Aline avait été là, elle m'aurait remis les points sur les i, m'aurait secouée, et dit, avec sa voix grave " Marguerite, les hommes aiment les femmes bien apprêtées. Tu DOIS faire tout ceci pour l'élu de ton cœur ". Y penser me redonna le moral. Elle avait raison sur toute la ligne. J'avais cru remarquer que mon Nicolas avait une légère tendance à zyeuter les autres filles. Aline m'avait rassuré. " C'est commun. Les hommes sont génétiquement programmés pour regarder les filles, à plus forte raison lorsque celles ci sont mignonnes. " Devant ma mine angoissée, elle avait vite rectifier le tir. " Mais pas de panique, tu es plus jolie que n'importe quelle greluche du campus. Il ne regardera que toi ". Et j'avais décidé de lui faire confiance.
Je ne pus m'empêcher d'appeler Aline juste avant mon départ pour le centre ville.
  • Marguerite, sois naturelle, tu es la plus belle, tu n'as pas à t'en faire !
  • Mais si je ne lui plaisais pas ?
  • Tu crois qu'il serait avec toi si tu ne lui plaisais pas un minimum ?
  • Non …
  • Alors aie confiance en toi, et tu verras tout se passera bien !
  • Oui mais …
  • Chut ! Et file maintenant, tu vas être en retard à ton rendez-vous, ce serait dommage tu ne crois pas ?
  •   Merci Aline !
  •   De rien.
Une heure plus tard, j'étais dans les bras de Nicolas, devant le restaurant botanique.
  • Bonjour ma beauté.
J'adorais lorsqu'il m'appelait comme ça.
  • Comment tu m'as appelée ?
  • Ma beauté.
  • Je te plais ?
  • Et comment ! Tu es divine ce soir ! Tu es à croquer !
Je rougis.
  • Merci.
Puis, il s'approcha de mon oreille et me murmura quelque chose.
  • Tu es tellement belle que j'ai envie d'aller plus loin avec toi.
J'en restais interdite.
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